La nouvelle Ducati Supersport a de grandes ambitions. Elle ne veut pas seulement être un engin de sport, mais aussi un compagnon de tous les jours et un outil polyvalent pour les voyages, les déplacements en ville et les courts séjours - même avec deux personnes et des bagages. Nous avons testé cette sportive V2 chic de 937 cm³ testé sous le soleil du sud de l'Espagne dans des conditions parfaites.

La moitié du programme d'essai est derrière nous. Je suis assis sur le circuit de Monteblanco près de Séville (E), en selle sur la nouvelle Ducati Supersport en configuration S, équipée d'éléments de suspension Öhlins de haute qualité et d'un quickshifter ; le passage des six rapports supérieurs et inférieurs se fait donc sans actionner l'embrayage. Sur la S, cet assistant de changement de vitesse fait partie de l'équipement de série, sur la version standard, il n'est qu'une option (CHF 216.-). Le silencieux Akrapovic homologué, qui équipe les modèles utilisés sur les circuits, est également facturé 959 francs sur la S.Racer confortSur la ligne droite de 960 m, j'atteins facilement 230 km/h derrière la version fumée (également disponible en option) de la vitre de carénage réglable à deux niveaux, sans me plier exagérément derrière la vitre. De manière générale, le confort d'assise de la Ducati se révèle étonnamment confortable, malgré l'appellation Supersport, la selle est loin d'être dure, les embouts de guidon placés haut sont bien écartés et les jambes sont moins repliées que sur une "vraie" sportive. La hauteur de selle est également adaptée à la vie quotidienne : malgré ma modeste taille de 170 cm, je m'installe sans problème sur la selle et n'ai aucune difficulté à maintenir l'équilibre à l'arrêt et à manœuvrer la Supersport avec les pieds. Ce n'est pas étonnant compte tenu de la faible hauteur de selle (810 mm, au choix +25/-20 mm) et du poids de combat modeste de 210 kilogrammes avec le plein d'essence.La légèreté de l'être Trois modes de conduite sont disponibles : Sport, Touring et Urban. Le passage d'un mode à l'autre est un jeu d'enfant et peut même se faire en roulant. En mode Sport, le contrôle de traction réglable a été calibré en usine sur le troisième des huit niveaux possibles, l'ABS sur le niveau intermédiaire des trois niveaux.Après quelques virages déjà, la Ducati révèle son caractère loyal : elle fait exactement ce que le cavalier veut, se laisse diriger avec précision avec tout le corps et même seulement avec les mains ou les jambes, va exactement là où elle doit aller et donne un feedback limpide sur l'état de la route. Les Pirelli Diablo Rosso III s'adaptent parfaitement au caractère de la Supersport, sans pour autant vouloir imiter les performances (et le besoin de s'habituer) des véritables pneus de course. Les freins sont tout aussi adaptés à l'usage prévu - les étriers monoblocs de Brembo mordent violemment en cas de besoin, mais n'agacent pas au quotidien par leur mordant excessif. Il n'y a pas (encore) d'ABS en virage, en règle générale, les pulsations dans le levier manuel sont discrètes et douces. Les super-héros de course peuvent désactiver complètement l'ABS. Le Quickshifter fonctionne parfaitement en conduite sportive dans les régions à haut régime, mais il y a souvent des accrocs en bas. Il est recommandé (comme pour divers bicylindres de grosse cylindrée d'autres constructeurs) de tirer le levier d'embrayage lorsque l'on se la coule douce.Le sport pour tousLe châssis n'est pas seulement confortable, il est aussi stable. Même dans les passages étroits, l'accélérateur peut être ouvert tôt et violemment, le contrôle de traction (qui peut être désactivé) fait parfaitement son travail. Sur le circuit, au niveau 3 sur 8, il est même possible de faire un wheelie en douceur à la sortie des virages, sans que le grand départ ne menace immédiatement. Les niveaux 1 et 2 sont destinés à la danse des professionnels dans la zone limite ultime. La puissance maximale de 113 ch est bien inférieure à celle des motos supersport comparables. En revanche, à partir de 3 000 tr/min, le V2 supersport pousse le véhicule et son équipage vers l'avant avec force, la conduite orientée vers le couple est de mise. 10 500 tr/min sont possibles, le limiteur intervient de manière étonnamment douce. Conclusion sur le circuit : je ne battrai pas le record personnel du tour avec la nouvelle Ducati Supersport. Mais je vais prendre beaucoup de plaisir avec elle et - grâce au confort et à la position d'assise - je pourrai encore tenir la bière dans mes mains le soir en discutant avec des spécialistes.Aussi un jouet pour la rue Passons maintenant à la route et à la version standard sans les coûteux éléments de suspension d'Öhlins. Après quelques kilomètres de route, des dizaines de ronds-points et un rythme effréné à travers le centre-ville et les quartiers industriels, la position de conduite détendue, la direction neutre et la maniabilité ludique sont les premiers éléments convaincants. La protection du carénage contre les intempéries pour les jambes est efficace, la tête en revanche oscille sans protection dans le vent, même lorsque la bulle est en position haute. Le moteur Testastretta 11 º, également utilisé sur l'Hypermotard 959 et la Multi- strada 950, gronde involontairement en dessous de 2500 tr/min. Au-dessus, il brille en mode "Street" avec une réponse douce, une pression souple et un son V2 croustillant.Avec un passager ? Absolument ! Quelques détails soulignent son caractère polyvalent : les rétroviseurs sont vraiment utilisables, contrairement aux "vraies" Ducati sportives, la béquille latérale est grande et facile à déplier, et le cockpit est complet et bien agencé. Et - avec cette Ducati, on peut aussi rouler à deux ! La selle et les repose-pieds sont positionnés de manière optimale, le contact corporel avec le pilote est parfait. Pour que le duo soit heureux, il ne manque plus que des poignées stables à la place des encoches peu pratiques à l'arrière. Mais le designer s'y est opposé avec succès ...